Le pacte successoral doit obligatoirement prendre la forme d'un acte notarié.
La signature du pacte doit se faire, sous peine de nullité, en présence de 2 notaires, dont l'un n'est pas choisi par la famille, mais désigné par le président de la Chambre des notaires, afin de garantir à celui qui renonce une information objective et indépendante. Le notaire doit s'assurer que l'héritier renonçant a bien compris les conséquences de la renonciation
L'acte doit mentionner l'identité de la personne renonçante, celle qui bénéficie de la renonciation et ce à quoi elle renonce exactement.
L'héritier peut renoncer à exercer l'action en réduction en cas d'atteinte :
- à une partie (un 1/4, par exemple),
- ou à la totalité de sa part de réserve,
- ou par rapport à une libéralité (donation, legs) portant sur un bien déterminé (une part de ce qui lui revient dans une entreprise, par exemple).
Le renonçant peut revenir sur sa décision dans l'un ou l'autre des 3 cas suivants :
- si le parent, avant son décès, n'a pas rempli ses obligations alimentaires à son égard,
- s'il prouve qu'il est dans le besoin du fait d'avoir renoncer à tout ou une partie de ses droits,
- si le bénéficiaire de la renonciation s'est rendu coupable d'un crime ou d'un délit contre sa personne.
Enfin, si la libéralité réalisée n'est pas totalement conforme a ce qui avait été prévu lors de la renonciation, cette dernière ne produit pas d'effet.
EXEMPLES : un enfant renonce pour que sa mère reçoive une plus grande part d'héritage, et au décès de son père, il constate que ce n'est pas le cas.
Ou encore, la donation ne porte pas sur le bien prévu dans le pacte de renonciation.
La révocation du pacte n'est pas automatique. Le renonçant dispose d'une année pour la demander en justice.
FISCAL : la renonciation n'est pas soumise aux droits de mutation à titre gratuit.
Cette disposition est conforme au droit civil qui stipule que cette renonciation ne constitue pas une libéralité, ce qui signifie que le bénéficiaire de la renonciation est réputé avoir reçu les biens directement du donateur ou testateur et non pas du renonçant.